Lubumbashi : les 100 premiers jours de Patrick Kafwimbi à la mairie, entre ambition, défis et espoir

C’est depuis le 19 mars 2025 que le Maire de Lubumbashi, Patrick KAFWIMBI MUMAMBA a pris ses fonctions à la tête de la deuxième ville de la RDC. Jeune et dynamique, le nouveau Maire a su imprimer sa marque.
En moins de trois mois, l’homme en Polo, frappé de la mention en langue locale »butshafu ni buloji », entendez, l’insalubrité équivaut à la sorcellerie, pose des actions concrètes, pour redonner à Lubumbashi sa robe d’antan.
De tempérament calme, Patrick KAFWIMBI dégage un aura et une volonté de mieux faire, caractérisé par l’écoute, le volontarisme et la fermeté. Certains qui croient en sa vision voient même en lui l’incarnation de Kaseba Makunko d’heureuse mémoire, ce prestigieux maire qu’a connu la ville vers les années 2000.
La lutte contre l’insalubrité, Patrick KAFWIMBI l’a fait comme l’une de ses priorités. L’ordre au centre-ville est son cheval de bataille. Et il ne transige pas avec les règles.
Dans les trois premiers mois, Patrick KAFWIMBI a implémenté une image d’une autorité humanisée qui peut aller à la rencontre des plus démunis de ses administrés sans distinction de rang social. Un leadership proche du peuple. Ça, c’est pour la partie reluisante.
Malgré tout les défis persistent…
Néanmoins, la ville de Lubumbashi reste une patte brute qu’il faut modeler, qu’il faut façonner. Dans une ville en pleine croissance, les défis à relever restent énormes et les mesures à prendre doivent être ambitieuses et audacieuses.
Patrick KAFWIMBI est attendu sur des grands sujets tels que le traitement des déchets. Il lui faut assez d’audace et d’ingéniosité pour créer une véritable industrie de traitement des immondices qui peut être aussi une source génératrice de revenus pour la mairie. Patrick KAFWIMBI et attendu sur la question de la fluidité du trafic dans une ville qui suffoque de plus en plus avec des bouchons et autres embouteillages à longueur des journées.
Le Kaseba junior est attendu sur l’épineuse question des constructions anarchiques qui mettent à mal l’urbanisation de la ville avec des conséquences parfois fâcheuses, quand on construit sur les lits des rivières, sur les collecteurs d’eau ou sous les lignes haute tension et dans les emprises du rail.
L’insécurité est une autre paire de manches qui pointe comme une épine sous le pied du maire. Certes, la question sécuritaire est transversale et n’incombe pas seulement au maire de la ville, mais il existe des aspects que le Maire peut bien gérer. Le cas des petites délinquances à l’instar de ce qui se fait sur le boulevard Msiri à hauteur de l’arrêt express. La consommation des drogues, notamment le chanvre et les boissons à forte dose d’alcool prohibés au vu et au su de tous.
Osez l’innovation
L’autre aspect que la ville n’a jamais exploré et que Me Patrick KAFWIMBI pourrait innover, et l’investissement. La ville devrait investir dans le transport en commun en ayant ses propres bus, dans l’hôtellerie et le tourisme en mettant en place des infrastructures (hôtel, parc d’attraction…) propre à la ville. Mettre en place une industrie de traitement des déchets qui est un business rentable. Construire des stades de football bref investir pour plus d’autonomie financière de la ville. Et la loi sur les entités territoriale décentralisée donne plus d’ouvertures qui n’attendent qu’à être exploré.
L’espoir est permi !
D’aucun dira que ça ne se fait pas par un coup de baguette magique, mais le voyage de mille kilomètres commence toujours par un pas dit-on. Et l’essentiel, c’est la volonté. Les 3 premiers mois de Patrick KAFWIMBI a la tête de la ville de Lubumbashi laissent entrevoir une volonté de mieux faire et l’espoir et permis. Et dans le contexte congolais, il y a la donne politique qu’il ne faut surtout pas oublier. Affaire à suivre.