Affaire Bukanga-Lonzo : Matata Ponyo condamné à 10 ans de travaux forcés

Ce mardi 20 mai 2025, la Cour constitutionnelle a rendu un arrêt historique dans l’affaire du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo. Dans sa décision, la haute juridiction a condamné l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo à 10 ans de travaux forcés. Deux autres prévenus, Deogratias Mutombo et Kristo Stéphanus Grobler, ont quant à eux été condamnés à cinq ans de travaux forcés chacun.
Parallèlement à ces peines de réclusion, la Cour a ordonné la confiscation des biens des trois accusés, et ce, au prorata des montants détournés. Elle a notamment retenu, à charge de Matata Ponyo et de Mutombo, le détournement de deniers publics s’élevant à 156 millions de dollars, tandis que Mutombo a également été condamné pour un détournement additionnel de 89 millions de dollars.
Les sanctions complémentaires prononcées par la justice rappellent la gravité des faits. Ainsi, après l’exécution de leur peine principale, Augustin Matata Ponyo et Deogratias Mutombo se verront interdits, pendant cinq ans, de droit de vote, d’éligibilité et d’accès à toute fonction publique ou étatique. Kristo Stéphanus Grobler sera, quant à lui, expulsé définitivement du territoire national à l’issue de ses cinq ans de travaux forcés.
L’affaire trouve son origine dans une série d’événements judiciaires qui débutèrent en mai 2021 devant la Cour constitutionnelle. En novembre de la même année, la Haute Cour, alors présidée par Dieudonné Kaluba Dibwa, s’était initialement déclarée incompétente pour juger l’ancien Premier ministre, invoquant l’article 164 de la Constitution. Le dossier fut rouvert en juin 2022 devant la Cour de cassation, où les premières audiences furent consacrées à l’identification des prévenus, sans se pencher sur le fond des accusations.
C’est en 2023, présidée par Dieudonné Kamuleta, que la cour constitutionnelle s’est déclarée à nouveau compétente pour juger cette affaire. Elle a ainsi tenu sa première audience dans le 21 août 2023.