RDC : Le combat quotidien des enfants pour la survie à Kinshasa

RDC : Le combat quotidien des enfants pour la survie à Kinshasa

Le 16 juin, l’Afrique célèbre la Journée de l’Enfant Africain. A Kinshasa, la réalité quotidienne de nombreux enfants reste dure et impitoyable. Entre survie et débrouillardise, ils sont des milliers à arpenter les rues pour subvenir à leurs besoins. Le combat quotidien des enfants pour la survie à Kinshasa, un reportage de l’Agence Congolaise de Presse.

Dans les rues de Kinshasa, on les rencontre un peu partout, ces enfants qui s’adonnent à la débrouille. Kabose Matuadi, 13 ans, en sait quelque chose. Depuis un an, il est devenu cireur. Une activité qui lui permet de survivre.

« Je suis venu chercher de l’argent pour acheter quelque pour ma mère et mes frères qui sont restés au village. J’étais venu chez ma grande sœur qui m’avait acheté déjà un colis mais malheureusement tout a été volé, voilà pourquoi je suis venu moi-même pour le secourir, afin qu’on puisse encore acheter d’autres et retourner au village pour les études. Je suis en 8 ème, depuis octobre 2024.» explique Kabose Matuadi, Enfant travailleur.

À 14 ans, Dan Bondo a choisi une autre voie : il fait du vernis sur la place du marché. L’école, il n’en veut pas. Mais il tient à son autonomie, même précaire.

« Je fais ce travail pour ma survie, pour que je ne puisse pas voler et aussi pour me procurer de l’argent afin d’acheter pour maman de quoi vendre dans la rue, m’occuper de mes frères voilà tout. J’ai commencé avec ce métier depuis 2019 et par jour ça m’aide. Je fais une recette de 45000 FC, 35 000 mais si la vente n’est pas florissante là ça peut être 15000 FC. » déclare t il.

Certains enfants sont forcés de travailler par leurs parents. À peine âgé de 10 ans, André Ekame partage son quotidien entre école et vente. Chaque jour, après les cours, il vend de l’eau à la criée, une tâche lui confiée par sa mère pour assurer le repas du jour.

« J’étudie, je suis en sixième j’ai séché les cours pour vendre de l’eau car cet argent nous permet d’avoir de quoi mettre sous la dent. »

Face à l’augmentation du nombre d’enfants dans les rues de Kinshasa, les défenseurs de droits de l’homme tirent la sonnette d’alarme. Selon cet ambassadeur spécial pour les droits des enfants, il y a urgence.

«En République démocratique du Congo, la situation de l’enfant est alarmante. Quand je dis alarmante c’est-à-dire, les signaux au rouge. Des milliers d’enfants sont visibles dans les mines de diamant, nous prenons Katekelayi, Bakasthimuna. Nous prenons Bakansumpi, même dans la concession de la Miba, on trouve les enfants en train d’exploiter. Nous avons des enfants qu’on trouve dans des mines de Kolwezi, de Shinkolobwe, de Tenkefungurume, de Kapata, de Muboyayi en train d’exploiter. Nous trouvons également des enfants dans l’espace Ituri mais également dans le centre d’Ituri en train d’exploiter le coltan, et à Mbuji-Mayi, c’est très grave. Et si nous prenons également les enfants qui sont dans les milieux ouverts, les enfants qui sont dans la rue, qui sont plus 40 000 dans la rue aujourd’hui. Et ces chiffres sont certifiés et la ville de Mbuji-Mayi est le berceau des enfants de la rue où l’on trouve les enfants qui vivent dans la rue et la rue c’est leur famille et pourtant, la rue n’a jamais mis au monde.» insiste Thierry Kasongo Muyumba, Ambassadeur spécial pour les droits des enfants en Afrique.

Thierry Kasongo Muyumba, ambassadeur spécial pour les droits des enfants en Afrique, voit dans la journée du 16 juin une occasion d’interpeller les autorités.

« En République démocratique du Congo, cette journée a toujours été célébrée. Quand nous parlons de cette journée, c’est une occasion pour le Président de la République, le gouvernement, les acteurs au développement, les agences du système des Nations Unies mais également les acteurs de la société civile qui travaillent dans le secteur de réaffirmer leur engagement pour protéger, pour défendre, pour promouvoir et défendre au minimum les droits de l’enfant, pour que les enfants soient épargnés de tout danger

Cette année, la Journée de l’Enfant Africain est célébrée sous le thème : « Planification et budgétisation des droits de l’enfant : progrès depuis 2010 ». Un thème ambitieux, mais qui semble encore bien loin du quotidien des enfants travailleurs de Kinshasa.

katanga24news

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