RDC : La CENCO répond aux propos de Jean-Pierre Bemba

RDC : La CENCO répond aux propos de Jean-Pierre Bemba

La récente déclaration du Vice-Premier ministre en charge des Transports, Voies de communication et Désenclavement, Jean-Pierre Bemba, a déclenché une vague d’indignation au sein de la classe politique et religieuse congolaise. Lors d’une sortie médiatique, Bemba a accusé la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et certains leaders de l’opposition de vouloir « la mort du Chef de l’État » et de chercher à « déstabiliser les institutions ».

En réponse, la CENCO a qualifié ces propos d’« inepties » et a dénoncé la « légèreté déconcertante » avec laquelle le ministre formulerait de graves accusations infondées à l’encontre de l’épiscopat depuis la période électorale de 2023.

« Il multiplie des déclarations qui portent atteinte à la réputation de la CENCO et compromettent le climat de confiance nécessaire à la cohésion nationale », a réagi l’institution religieuse dans un communiqué officiel publié ce jeudi.

L’épiscopat regrette par ailleurs l’absence de réaction des institutions de la République face à ce qu’elle considère comme une dérive inquiétante. Elle estime que le Procureur Général près la Cour de cassation ainsi que l’Assemblée nationale devraient s’autosaisir afin de faire toute la lumière sur ces propos.

« Dans le souci de protéger l’opinion nationale et internationale contre les manipulations grossières, et de préserver les acquis des efforts communs de paix, elle se réserve en même temps le droit de saisir la justice», a indiqué la CENCO.

Réaffirmant son engagement en faveur de la vérité, de la justice, du dialogue et de la réconciliation, la CENCO appelle le peuple congolais à la vigilance, à l’unité et au refus des discours de haine et de division.

L’organisation religieuse s’interroge sur les intentions réelles de Jean-Pierre Bemba, rappelant des sombres épisodes du passé, notamment les violences de Kisangani et Kinshasa. Elle s’inquiète d’un retour à des pratiques autoritaires et d’un climat d’intimidation.

Cette polémique survient dans un contexte sociopolitique particulièrement tendu, marqué par la persistance de l’insécurité dans l’Est du pays, où la rébellion M23, soutenue par le Rwanda, continue d’occuper plusieurs territoires.

La CENCO, en partenariat avec l’Église du Christ au Congo (ECC), porte une initiative nationale baptisée « Pacte social pour la paix ». Ce projet peine à trouver un écho favorable auprès du pouvoir, qui semble privilégier les médiations extérieures. Du côté de l’administration Tshisekedi, on estime que l’Église ne devrait pas s’immiscer dans les affaires politiques.

Mapenziyake

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