Sud-Kivu : Le Centre d’isolement des malades MPOX à Kavumu, débordé des patients
L’épidémie de Mpox progresse rapidement dans la province du Sud-Kivu dans l’Est de la République démocratique du Congo. Plus de 4 779 cas dont 31 décès ont été enregistrés la semaine dernière. Et 29 zones de santé sur les 34 que compte la province, parmi lesquelles la zone de santé de Miti Murheza sont touchées par les cas de Mpox. Elle enregistre chaque jour une moyenne de 150 malades qui vivent dans une promiscuité totale et dont les conditions d’hébergement laissent à désirer.
L’épidémie de Mpox est en progression fulgurante dans la province du Sud-Kivu dans l’Est de la République démocratique du Congo. 3/4 de zones de santé que compte cette province sont touchées. Depuis la déclaration de l’épidémie, cette province a déjà notifié plus de 4 700 cas.
«La province a notifié 4.779 cas. Malheureusement, nous avons aussi enregistré 31 décès. Vous allez comprendre, comme je le disais tantôt, les 4 779 cas sont repartis dans 29 zones de santé de la province. Les zones de santé les plus touchées actuellement sont essentiellement : la zone de santé de Nyangezi, d’abord Mitimuresa, en elle-même qui a notifié 1117 cas et 8 décès. Pour la dernière semaine épidémiologique que nous venons de clôturer la province a notifié 6.06 cas et 5 décès. Nous avons une courbe vraiment ascendante qui ne fait qu’augmenter depuis le début de l’épidémie et là, c’est inquiétant. Malheureusement, sur les 606 cas, la seule zone de santé de Mitimuresa a notifié 253 cas». A déclaré Justin BENGEHYA, Chargé des opérations Mpox au Sud-Kivu et spécialiste en information sanitaire à la division provinciale de la santé
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10 de 29 zones de santé touchées administrent gratuitement les soins aux personnes malades de cette zoonose. C’est le cas de MITI MURHESA où se trouve cette jeune fille qui est prise en charge au Centre Hospitalier de Kavumu
« La maladie a commencé à la gorge. On m’a donné des médicaments à la maison, mais sans succès. C’est à mon arrivée au centre que j’ai constaté l’apparition des boutons». explique Sifa Nsimire, Patiente de 17 ans.
La zone de santé MITI MURHESA est parmi les zones ayant les cas de MPOX à grande échelle. Elle compte actuellement 1017 cas dont 8 décès. Le centre hospitalier de Kavumu qui s’y trouve enregistre chaque jour qui passe une moyenne de 150 cas. Malheureusement, les conditions d’hébergement et de restauration laissent à désirer. Les malades dorment à même le sol à défaut de se retrouver deux ou trois sur un même lit.
« Pour dormir, on ne dort pas bien. Manger, on ne mange pas comme il le faut. Il faut qu’on ajoute des lits, désengorger le site parce qu’il y a présentement beaucoup de gens. Il faut de la nourriture aussi». Fait savoir AMANI BISIMWA, Patient de 22 ans
Les autorités sanitaires ainsi que les partenaires prennent déjà de dispositions pour pallier ce débordement et améliorer la prise en charge au Centre Hospitalier de Kavumu. Un autre site est en construction pour réduire la propagation de la maladie.
«Vu le débordement maintenant au moment où je vous parle nous sommes en train d’installer un autre site d’isolement à Luiro pour essayer de couvrir les aires de santé de Kawungu, Tsheguera, Tsharoboka et donc toutes les populations environnantes doivent éviter de faire des longs parcours pour limiter la propagation de la maladie vers Kavumu et là, je pense que nous avons fourni des efforts pour approcher les sites de prises en charge de cette population». explique BENGEHYA, Chargé des opérations Mpox et spécialiste en information sanitaire à la division provinciale de la santé
La tranche d’âge touchée par le MPOX au Sud-Kivu oscille entre 15 et 49 ans dans les zones de santé où sévit cette épidémie. 5 zones de santé ne présentent aucun cas. Il s’agit de Kabare, Hauts plateaux d’Uvira, Minembwe, Kaniola et Lulingu.
Les autorités sanitaires appellent la population à l’observance de mesures d’hygiène en attendant la vaccination qui pourrait débuter dans les prochains jours. Les personnes en contact avec les malades sont les plus ciblées pour cette vaccination