Lubumbashi : le calvaire d’une femme veuve

En République démocratique du Congo en général et à Lubumbashi en particulier, la vie de plusieurs femmes veuves mérite une attention particulière. Ainsi, pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation de la veuve, qui très souvent est marginalisée, l’Assemblée générale des Nations Unies a institué la journée internationale de la veuve chaque 23 juin.
À l’occasion de cette journée, katanga24news.cd est allé à la rencontre d’une femme veuve. Mère de sept enfants, la quarantaine révolue, Tantine Mulowayi, est veuve depuis maintenant quatre ans. Nous l’avons rencontrée au quartier mulao dans la commune annexe au bord d’une route où elle est obligée chaque jour d’exercer le petit commerce pour assurer la survie de ses enfants. Cette femme a vu sa vie être bouleversée depuis la mort de son mari. Elle relate sa vie à katanga24news.
« J’avais six enfants et j’étais enceinte de trois mois lorsque mon défunt mari nous a quitté. Nous habitions dans notre parcelle. Après le deuil, je me suis sentie menacée par ma belle-famille, notamment ma belle-sœur qui détenait les documents parcellaires. On m’avait informé qu’elle avait vendu une partie de la parcelle. Alors, pour ne pas tout perdre, j’étais obligé moi aussi de vendre le reste et c’est ce que j’avais fait. Par la grâce de Dieu, j’ai pu trouver un petit terrain avec cet argent où je vis actuellement avec mes enfants.«
Veuve synonyme d’être abandonnée ?
« Depuis la mort de mon mari, sa famille m’avait abandonnée avec les enfants, même celui que je portais encore dans le ventre. Personne ne se soucie de nous. Les enfants ne sont plus scolarisés, car avec mon petit commerce, je n’arrive pas à les nourrir correctement. Que dire des études ?« , s’interroge cette veuve qui craint pour l’avenir de ses enfants avant d’ajouter.
« Être veuve est-il un péché dans ce monde ? Je vis dans une souffrance qui ne dit pas son nom. J’en appelle seulement aux personnes de bonne volonté de nous venir en aide.«
Étant une personne comme tout autre, la veuve possède aussi des droits qu’elle ignore très souvent. Ainsi, cette journée est donc une occasion d’agir et de faire en sorte que les droits et la situation des veuves soient reconnus.