RDC : Début du procès des présumés auteurs du coup d’État manqué à Kinshasa
Ouverture ce vendredi 07 juin 2024 à la prison militaire de Ndolo, à Kinshasa, du procès des présumés auteurs du coup d’État manqué dans la nuit du 18 au 19 mai dernier. Au total, 53 personnes sont poursuivies par la Haute Cour Militaire pour une tentative de déstabilisation des institutions du pays à travers leur mouvement insurrectionnel « New Zaïre », dirigé par Christian Malanga tué après échanges des tirs avec les éléments de la garde républicaine.
Après la tentative du coup d’Etat manqué du 19 mai dernier, les procès des présumés auteurs de cet acte ont débuté ce vendredi 07 juin à la prison militaire de Ndolo, devant le Tribunal de garnison de Kinshasa-Gombe. Cinquante-trois (53) personnes ont comparu lors de cette première audience dont quatre (4) femmes sont poursuivies pour « attentat, terrorisme, détention illégale d’armes et de munitions de guerre, tentative d’assassinat, association de malfaiteurs, meurtre et financement du terrorisme ». Parmi ces 53, seuls 10 n’ont que deux griefs retenus à leur charge alors que les autres en ont 6.
Pour cette première journée, le Tribunal a procédé à l’identification de chaque prévenu. Dans la foulée, trois sujets américains, deux congolais naturalisés respectivement, britannique et canadien. L’on signale également la présence de Jean-Jacques Wondo, ce belgo-congolais qui était Conseiller principal de l’Administrateur Général sortant de l’ANR. Une ouverture de procès saluée par la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), qui, par le biais de son président national, affirme avoir déployé ses observateurs pour suivre de près si jamais les droits de la défense sont respectés.
« Nous avons diligenté une mission d’observation judiciaire très importante au niveau de la Commission Nationale des droits de l’Homme. Nos avocats et nos spécialistes dans le domaine sont là en train de noter et de prendre note. Et à chaque fois, nous ferons le point au jour le jour pour voir l’évolution de ce procès et nous allons communiquer. Au bout du compte, nous allons élaborer un rapport à publier et envoyé après considérations faites par les autres institutions et nous-mêmes, nous allons publier ce rapport d’observation judiciaire de la CNDH. »
Maître Richard Bondo, président du collectif des avocats des prévenus, souhaite voir ce procès se dérouler dans le respect des normes et que tout prévenu soit assisté par un avocat de son choix.
« Le procès, il est public, vous le couvrez, cela traduit la sincérité des débats. Ce qui voudrait simplement dire qu’avec l’assistance des avocats, il y a le respect de l’État de droit tel que prôné par les textes internationaux et nationaux qui régissent la République démocratique du Congo. Et je suis là avec d’autres confrères pour assister les prévenus et il y va de l’intérêt de l’État de droit que tout prévenu soit assisté par le conseil de son choix. »
Avec la présence des étrangers parmi les prévenus, l’opinion congolaise s’interroge sur le sort de ces sujets étrangers au cas où leurs pays obligeraient de les extrader ? Le Colonel Alpha Limbaya, Avocat Général à l’Auditorat supérieur, démontre que la RDC est un pays respectueux des droits de l’homme et qui observe strictement ses engagements à l’endroit de plusieurs conventions internationales. Il affirme que ces étrangers, tout comme les congolais, sont tous gardés en bonne et due forme sans aucune intention de bafouer leurs droits, bien que les faits pour lesquels ils ont été interpellés pèsent lourd.
« Ces sujets étrangers ont commis des faits en République démocratique du Congo. Et la République démocratique du Congo dans le respect de la loi, ainsi que des conventions internationales que nous avons ratifiées, plusieurs conventions internationales que la République démocratique du Congo a ratifiées, et qu’il tient à respecter, au moment opportun, après le procès, à l’issue de ce procès, vous aurez de réponse. »
Après identification de Ces prévenus, le président du Tribunal de garnison de Kinshasa-Gombe, le colonel Freddy Ewumu a fait part à ces derniers les peines qu’ils courent. Ces peines pour la majorité sont des peines de mort, mais aussi à 20 ans de prison ferme. Après plus de 4 heures des débats, le Tribunal a renvoyé le procès au 14 juin prochain. Le temps de permettre à la défense d’être en possession de tous les éléments à charge de leurs clients
ACP