Afrique : pas de réouverture des frontières entre le Kenya et la somalie
Le Kenya a indiqué, mercredi, qu’il reportait la réouverture de sa frontière avec la Somalie après des attaques récentes commises sur son sol attribuées aux islamistes radicaux shebab, ont rapporté les médias internationaux.
« La réouverture progressive des postes frontières de Mandera, Lamu et Garissa, ne pourrait pas avoir lieu comme annoncé en mai », a annoncé le ministre kenyan de l’Intérieur, Kithure Kindiki
Cette décision intervient après la mort de cinq civils et huit policiers lors d’incidents séparés près de la frontière le mois dernier imputés aux shebab, groupe affilié à al-Qaïda.
« Le gouvernement va reporter la réouverture programmée de points frontaliers entre le Kenya et la Somalie jusqu’à ce que nous traitions de manière concluante la récente série d’attaques terroristes et de crimes transfrontaliers », a déclaré M. Kindiki, lors d’une visite au camp des réfugiés de Dadaab, dans l’extrême est du Kenya, près de la Somalie.
La frontière a été officiellement fermée en octobre 2011 en raison des attaques des shebab, qui mènent une insurrection contre le gouvernement fédéral à Mogadiscio depuis plus de 15 ans.
Les deux pays avaient annoncé en juillet 2022 leur intention de rouvrir la frontière lors des pourparlers entre le Président kenyan Uhuru Kenyatta et son homologue somalien Hassan Sheikh Mohamud, mais cela ne s’est jamais concrétisé.
Mais, le 15 mai dernier, à la suite d’une réunion ministérielle de haut niveau à Nairobi, des responsables de deux pays avaient convenu de la réouverture progressive de trois postes frontières.
Mandera devait rouvrir dans les 30 jours suivant l’annonce, suivi de Garissa dans les 60 jours et de Lamu dans les 90 jours.
Mais, le 13 juin, huit policiers kenyans ont été tués à Garissa lorsque leur véhicule a heurté un engin explosif improvisé. Le 24 juin, cinq civils ont été égorgés lors d’une attaque revendiquée par les shebab à Lamu près de la frontière somalienne, certains ont été décapités.
Les Shebab combattent le gouvernement fédéral somalien soutenu par la communauté internationale, afin d’instaurer la loi islamique dans ce pays de la Corne de l’Afrique.
Depuis son intervention militaire dans le sud de la Somalie en 2011, puis sa participation à la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom, devenue Atmis) créée en 2012 pour combattre cette insurrection, le Kenya voisin est également ciblé par ce groupe, qui recrute également parmi la jeunesse