Liberté de la presse : la RDC gagne une place sur le classement mondial (RSF)
L’Organisation Non Gouvernementale Reporters sans frontières a rendu public ce mercredi 3 mai son classement annuel de la liberté de la presse dans le monde. La république démocratique Congo a gagné une place et occupe le 124e rang.
Selon Reporters sans frontières, « Le pluralisme des médias est réel dans le pays, mais au Nord-Kivu, le secteur est fortement affecté par le conflit entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23. C’est dans ce contexte qu’une nouvelle loi sur la presse a été votée par l’Assemblée nationale, à quelques mois des élections générales » indique le rapport de l’ONG.
Reporters sans frontières a recensé plus de 7 000 journalistes professionnels, 540 journaux, dont une quinzaine seulement paraissent régulièrement, 177 chaînes de télévision, plus de 4 000 stations de radio et 36 médias en ligne.
Situation dans le monde
Propagande politique, manipulations économiques, faux contenus générés par l’intelligence artificielle : la désinformation au sens large est une menace majeure pour la liberté de la presse dans le monde, s’alarme Reporters sans frontières (RSF) dans son 21e classement annuel publié mercredi 3 mai.
Le pays le mieux noté au monde est la Norvège et le dernier la Corée du Nord. Dans les deux tiers des 180 pays évalués, les spécialistes qui contribuent à l’élaboration du classement « signalent une implication des acteurs politiques » dans des « campagnes de désinformation massive ou de propagande », selon le rapport de RSF. C’est le cas de la Russie, de l’Inde, de la Chine ou du Mali.
Plus largement, ce classement « met en lumière les effets fulgurants de l’industrie du simulacre dans l’écosystème numérique ». « C’est l’industrie qui permet de produire la désinformation, de la distribuer ou de l’amplifier », explique Christophe Deloire, secrétaire général de l’ONG.
C’est, selon lui, le cas des « dirigeants de plateformes numériques qui se moquent de distribuer de la propagande ou de fausses informations », et dont « l’exemple type » est « le propriétaire de Twitter, Elon Musk ». Autre phénomène, les faux contenus créés par l’intelligence artificielle (IA).
« Midjourney, une IA qui génère des images en très haute définition, alimente les réseaux sociaux en faux de plus en plus vraisemblables », souligne RSF, citant de fausses photos de l’arrestation de Donald Trump « reprises de manière virale ». On assiste également à « des productions manipulatoires à grande échelle » par des sociétés spécialisées, pour le compte de gouvernements ou d’entreprises.
« Un déluge de désinformation »
Toutes ces « capacités de manipulation inédites sont utilisées pour fragiliser celles et ceux qui incarnent le journalisme de qualité, en même temps qu’elles affaiblissent le journalisme lui-même », prévient RSF.
« L’information fiable est noyée sous un déluge de désinformation », juge Christophe Deloire, selon qui « on perçoit de moins en moins les différences entre le réel et l’artificiel, le vrai et le faux ». « L’un des enjeux majeurs, c’est de remettre des principes démocratiques dans ce gigantesque marché de l’attention et des contenus », estime-t-il.