RDC : 37 auteurs du coup d’État manqué du 19 mai condamnés à mort
Ce vendredi 13 septembre 2024, le tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe a rendu son verdict tant attendu dans l’affaire du coup d’État manqué orchestré par Christian Malanga et ses complices, dans la nuit tragique du 18 au 19 mai dernier, au Palais de la Nation, situé dans la commune de la Gombe, au nord de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
Sur les 51 prévenus qui étaient présentés devant le tribunal, 14 ont été acquittés, dont trois femmes. En revanche, 37 autres ont été condamnés à la peine capitale pour des charges graves telles que l’association des malfaiteurs, l’attentat et le terrorisme. Ces condamnés disposent désormais de cinq jours pour faire appel de cette décision.
L’ambiance à la prison militaire de Ndolo était chaleureuse, ce vendredi après-midi, alors que le tribunal militaire annonçait son verdict final concernant la tentative de coup d’État qui avait secoué Kinshasa et toute la RDC. Les événements tumultueux de cette nuit du 18 au 19 mai 2024 résonnaient encore dans les mémoires, marquant un tournant dans l’issue de ce procès qui avait tenu le pays en alène. Les regards étaient rivés sur le président du tribunal militaire, chaque mot pesant lourd de conséquences pour les prévenus, dont les cœurs battaient la chamade, impatients de connaître le sort qui leur était réservé. Parmi eux, Marcel Malanga et Jean-Jacques Wondo Omanyondo, figures emblématiques de ce drame.
« Dit établi en faits comme en droit, les faits infractionnels mis en charge des 37 prévenus ci-dessus. s’agissant du prévenu Marcel Malanga Malu, à la peine de mort pour association des malfaiteurs, à la peine de mort pour terrorisme, à la peine de mort pour attentat, à 20 ans de servitude pénale pour détention illégale d’arme ou munitions de guerre. Faisant l’application de l’article 7 du code pénal militaire, prononce une peine, la plus forte, celle de mort. Confirme sa détention. Pour le prévenu Wondo Omanyondo Jean-Jacques, est condamné à la peine de mort pour association de malfaiteurs, à la peine de mort également pour attentat. Faisant l’application de l’article 7 du code pénal militaire, prononce une peine, la plus forte, celle de mort. Confirme sa détention ». A annoncé Freddy Ewume Apayi, juge président au tribunal militaire de Kinshasa/ Gombe
L’audience a suscité des émotions contrastées. La satisfaction était palpable chez certains détenus, qui ont vu dans ce jugement un acte de justice.
« Je suis satisfait de la décision du tribunal. Elle a été vraiment motivée et justice rendue. Moi, je suis vraiment satisfait ». A déclaré le coordonnateur du collectif des avocats de l’hôtel chez Momo.
Cependant, d’autres, notamment des avocats de la défense, ont exprimé leur déception, soulignant les failles du procès et les implications de ce verdict.
« Nous sommes quand même déçus par rapport à ce verdict qui est très sévère, et qui n’a pas tenu compte de plusieurs éléments, notamment, les circonstances atténuantes et divers éléments que nous avions démontrés pour essayer un peu d’ébranler des actes d’accusation. Mais malheureusement, le tribunal n’a pas tenu compte des arguments que les prévenus ont démontré et a été très sévère à l’égard de ces personnes qui ont été condamnées à ce jour à la peine de mort ». A fait savoir ylva MBIKAY, Avocat de Marcel Malanga
Après cette décision, le tribunal a accordé un délai de cinq jours aux avocats de la défense pour préparer un éventuel appel. Ce moment, chargé d’émotions, démontre la tension qui persiste autour de cette affaire qui a captivé l’attention du pays et même au-delà des frontières, étant donné la présence des plusieurs sujets de nationalité étrangère parmi les condamnés. Les conséquences de ce verdict résonneront sans doute dans les mois à venir.
Cette sentence est aussi exemplaire pour dissuader tous ceux qui ont les intentions de se livrer à ce genre d’aventures.